L’importance pour l’humanité des forêts tropicales et des espèces fauniques qu’elles renferment est évidente, comme l’attestent notamment les plans d’actions régionaux et l’existence de projets internationaux multiples œuvrant pour la conservation des éléphants, grands singes et autres espèces emblématiques menacées.
La reconnaissance de la situation critique des éléphants et grands singes et de leur rôle dans la régénération de la forêt tropicale, combinée à la prise de conscience internationale de la perte inestimable que constituerait la disparition de ces espèces emblématiques et des secrets qu’elles recèlent (notamment d’un point de vue médical, phylogénétique ou écologique en tant que disséminateur de graines) a conduit au lancement de plusieurs initiatives d’envergure de la part de divers bailleurs et partenaires étatiques ou non (GRASP, UICN, CARPE, COMIFAC,…).
Les ONG œuvrant dans ce sens sont nombreuses et multiplient les efforts pour préserver les espèces menacées d’extinction. Malheureusement, force est de constater que les espèces emblématiques menacées le sont toujours davantage et que de nombreuses populations sont en voie d’extinction. La chasse illégale est la menace la plus immédiate pour plusieurs populations de grands singes et éléphants en Afrique centrale.
Quoique les dispositions des lois nationales et internationales interdisent de tuer ces animaux, la faible application de la loi n’a pas réellement modifié la donne. En conséquence, la chasse et le commerce d’espèces protégées pour leur viande, trophées, ivoire, peaux et pour les bébés capturés vivants se poursuivent souvent librement. En particulier, la demande asisatique d’ivoire demeure considérable, notamment pour la fourniture de hankos (tampon japonais), « baguettes », statuettes, bijoux,…
Répondant à cette demande, des réseaux criminels nationaux et internationaux organisent l’abattage d’éléphants ainsi que le commerce et le transport de leur ivoire.